Adopter un chat, lequel, pourquoi ?

Le chat est une passion pour certains et un animal de compagnie indispensable pour d’autres ou les deux. Que nous ayons grandi avec des chats où que l’on réalise ce vœu plus tard, la question de savoir quel genre de chat nous voulons et dans quelles conditions l’adopter sont indispensables puisque de là, découle toute une vie de cohabitation.

Chat de maison ou chat de race ?

Un chat est un chat qu’il soit « de gouttière » ou « de race ». La différence se situera principalement sur l’aspect physique.

Les chats de maison ou chats « de gouttière » revêtent divers aspects morphologiques et arborent différentes couleurs dues à la mixité des accouplements mais gardent en général une apparence plutôt classique que l’on apparente au chat Européen qui est pourtant une race à part entière reconnue par le Livre Officiel des Origines Félines (LOOF).

Les chats dits « de race » présentent des caractéristiques morphologiques très variées en allant du Persan (poils longs, taille moyenne et face plate) au Maine Coon (poils mi-longs, taille très grande et museau protubérant) en passant par le Singapura (poils courts, taille très petite et museau intermédiaire). Le choix de ce type de chat se base avant tout sur des préférences d’apparence.

Au niveau du comportement, on ne pourra distinguer les deux catégories car le répertoire comportemental (éthogramme félin) est le même si ce n’est qu’il faut prendre en compte la spécificité de chaque individu dues à ses expériences propres. Finalement, comme les humains, chacun à son caractère en fonction de son vécu. Cela dit, en fonction des races et des sélections d’élevage, il y a des particularités : siamois et orientaux sont plutôt bavards et énergiques, ragdolls et sphinx plutôt calmes et sereins, Maine Coon et Norvégiens communément surnommés les « chats-chien », les persans admis comme des chats affectueux et placides, les bengals comme des « hyperactifs » … Mais ce n’est pas une généralité et on ne s’étonnera pas de voir un chat de race complètement différent de ce qu’on a l’habitude d’entendre, ceci en fonction de son milieu d’élevage notamment.

Alors chat de race ou chat de « gouttière », sur ce point, c’est juste une question de goût !

Les conditions d’élevage et de développement

Il est primordial de connaître les conditions d’élevage de votre futur chaton car son biotope de base l’aura marqué de manière indélébile : un chat sevré trop tôt et/ou hypostimulé sera plus à même d’avoir des troubles du comportement.

Ainsi, on ne devrait jamais séparer un chaton de sa mère avant l’âge minimum de 3 mois où il aura été sevré au niveau alimentaire (à l’âge d’1 mois/1 mois et demi) mais surtout sevré affectivement. Cette séparation sera la période adéquate pour que la mère ait enseigné à son chaton toutes les règles félines de communication intra-spécifique, que le chaton ait aiguisé ses auto-contrôles au contact de sa fratrie et que la petite boule de poils soit assez équilibrée pour supporter la rupture en ayant une bonne capacité d’adaptation et une gestion émotionnelle correcte. Attention au chat que l’on sépare au-dessus de 5 mois car il aura des difficultés à couper avec tout ce qu’il a connu jusqu’alors, sa capacité à s’adapter est plus fragile à cet âge.

Alors chez un particulier ou chez un éleveur, quand vous avez le choix, ne prenez pas votre chaton avant cet âge : soyez patients ces quelques jours ou semaines seront déterminantes.

Les meilleures conditions sont une mère équilibrée, des propriétaires bienveillants qui auront manipulés les chatons quotidiennement sans être intrusifs, un milieu de développement diversifié (sons, musique, aspirateur, télévision, visiteurs, jeux d’éveil, nourriture variée, présence d’autres animaux, enfants…).  Comme il n’est pas toujours possible de réunir toutes ces conditions, on sera vigilant à ne pas adopter un chaton élever dans une ferme, à la campagne, avec pleins d’enfants et d’animaux, ayant accès à l’extérieur, connaissant tous les stimuli de la nature pour vivre dans un appartement parisien de 40m2, seul toute la journée et sans pouvoir sortir au risque d’avoir un chat hypostimulé qui aura tendance à devenir agressif ou léthargique. L’inverse est aussi valable mais là, le chaton ayant été peu stimulé et qui se retrouverait dans un milieu de vie riche, pleins d’énergie aura tendance à être craintif et fuyant.

Faites attention au côté sanitaire, surtout si vous adoptez un chaton de race, les éleveurs doivent vous fournir les tests de santé des parents et/ou du chaton relatifs à la race choisie (beaucoup d’informations se trouvent sur internet). Contrairement à une idée reçue, les chats de race ne sont pas plus malades que les autres, c’est juste qu’un éleveur consciencieux effectuera des tests génétiques, sanguins ou échographiques qui seront une sécurité que les particuliers ou les refuges ne peuvent fournir, ces tests étant souvent assez onéreux.

D’un point de vue légal, tout chaton cédé ou vendu (particulier ou éleveur) doit être identifié par puce électronique ou tatouage.

Vous-même

Avec les informations ci-dessus, faites en sorte d’adoptez un chaton qui correspond à votre profil et votre style de vie : si vous êtes un jeune couple en appartement où le chat ne pourra pas sortir, choisissez un chaton élevé dans les mêmes conditions et si vous êtes une famille avec enfants, chiens/chats dans une grande maison, choisissez un chaton bien stimulé qui vous semble curieux et explorateur.

Surtout, et avant toute chose, questionnez-vous sur votre capacité à accepter les sacrifices et compromis que nécessitent la cohabitation avec un animal et a fortiori avec un chat. Celui-ci a ses humeurs, son caractère, ses envies comme vous, il faut les respecter. La meilleur preuve d’amour pour votre chat est de le considérer en tant que tel, ni comme une poupée ni comme un embarras auquel on se désintéresse et que l’on se débarrasse quand il devient gênant. Cela ne doit pas être un cadeau de Noël ou d’anniversaire pour les enfants mais plutôt donner la chance d’avoir  un compagnon de vie à respecter.

Votre mode de vie doit être pris en compte : serez-vous assez présent ? Choisirez-vous de le laisser sortir et donc d’être là quand il vous le demandera ? Pourrez-vous le nourrir et s’occuper de sa santé en toute circonstance ? Saurez-vous faire preuve de compréhension face à ses petites bêtises de chaton ou même les petits accidents d’adultes ? Serez-vous prêt à accepter qu’un chat n’ait pas toujours envie d’être caressé quand vous le souhaiterez ? Qui s’en occupera quand vous partirez en vacances ?

Quand on prend la dimension de l’animal, du félin avec qui on cohabite, qui n’a pas choisi à la base de vivre avec nos restrictions d’humains et que l’on fait en sorte de comprendre son mode de fonctionnement et ses besoins spécifiques alors une cohabitation harmonieuse s’instaura entre vous et lui.

De la compréhension naît le respect…

 

 Gwendoline LE PEUTREC-REDON

 

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